Notre Critique Sur Dissonance

Dans le monde du cinéma et dans les cinémas tout court, la notion de courts-métrages est de plus en plus oubliée, ou simplement de moins en moins mise en avant auprès d'un public populaire. En vous invitant à découvrir l'une des dernières oeuvres dans ce format, Dissonance, signé Till Nowak, vous apprécierez non seulement l'étonnante réalisation proposée, mais vous profiterez aussi d'une oeuvre délivrée par un studio graphique allemand, qui a de la suite dans les idées. Embarquez avec nous pour Dissonance.

Dissonance : Entre Réalité Et Animé

Dans le cinéma, pour faire des découvertes, il faut s'ouvrir à tous les styles, et surtout se plonger dans quelques courts-métrages. Si vous souhaitez de l'inattendu, de l'imprévisible, du merveilleux et de la poésie, nous vous proposons Dissonance. Ce court-métrage proposé en 2015 par Till Nowak est une prouesse technique incroyable. Mais il nous faut tout d'abord planter le décor de Dissonance.

Les premières notes au piano jouées par un virtuose du nom de Roland Schupp nous apparaissent sur Dissonance, un monde où la gravité n'est plus, et où l'irréel est maître. Dans un premier temps proposé au format animé, le virtuose et la petite créature lui servant de compagnon doivent revenir à la triste réalité. La dissonance, ou la cacophonie si vous préférez, intervient alors entre un monde réel, et des personnages animés en images de synthèses et 3D. C'est là toute la confusion, mais aussi la poésie et le récit psychologique que nous propose Till Nowak.

La morale de cette histoire est simple : « qui peut prétendre détenir la vérité ? » Till Nowak nous propose à travers sont court-métrage Dissonance et sa technique en matière d'effets visuels, toute la face de notre société actuelle, partagée entre le réel, parfois ennuyeux, gris, sans saveur, et le virtuel, le monde parallèle, qui a tant à nous offrir, qui nous émerveille à chaque instant, et qui nous sort de cette routine peu enviable. Dissonance crée la cacophonie chez le spectateur, en ne lui permettant plus d'avoir ses repères, les codes simples, à savoir, est-ce un film d'animation ou un film réel ? Entremêlées, ces deux pratiques courantes du cinéma s'entrechoquent, et si nous constatons que la magie opère avec les images de synthèse, la dépression et la solitude sont notre lot à tous dès que nous revenons à la réalité et que nous débranchons. Par cette oeuvre, Dissonance nous rappelle à nos peurs, à nos doutes, et à notre seule envie, de retourner le plus vite possible dans l'imaginaire.

Till Nowak, Une Star Montante

Par l'oeuvre de Till Nowak, Dissonance, nous souhaitons également vous présenter l'oeuvre d'une star montante dans le cinéma d'animation, ou même films de genre. Ce jeune réalisateur allemand de 37 a encore tout le temps devant lui avant de devenir l'un des réalisateurs les plus prestigieux de sa génération. Mais le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il a déjà fait ses preuves, non seulement avec Dissonance, mais aussi un autre de ses courts-métrages, Delivery. A contrario de Dissonance, Delivery est une oeuvre uniquement d'animation, avec des graphismes 3D exceptionnels, mais où la poésie et la quiétude de notre société est aussi au rendez-vous. En résumé, Delivery permet de faire la rencontre d'un vieillard, vivant dans une petite habitation, au milieu d'un paysage industriel, où toutes les végétations sont détruites. Recevant un beau jour un colis, il détient le pouvoir de redonner vie à son environnement. Cette réalisation de Till Nowak a été proposée en 2005, soit dix années avant Dissonance, et le comparatif sera intéressant à faire pour se rendre compte aussi de l'évolution du réalisateur et de ses méthodes de travail. Toutes ses oeuvres ont été très largement saluées par ses pairs, et si Dissonance est une de ses dernières oeuvres en date, nul doute que Till Nowak est entrain de plancher sur un nouveau projet. Nous espérons pouvoir le contempler très bientôt.