Cette super-production russe est décryptée pour vous sur UGC PH. Nous souhaitons mettre en évidence Hardcore Henry pour deux raisons principales. D'une part, le cinéma russe mérite d'être connu et reconnu, et d'autres part, la réalisation d'Ilya Naishuller avec Hardcore Henry est unique en son genre.
Ce qui ressort en tout premier lieu lors de la vision du trailer du film russe Hardcore Henry, c'est cette réalisation au point de vue omniscient. Une formule réduite aux seules initiales POV. Si des scènes ont déjà été tournées dans ce format, comme dans Pulp Fiction, où le spectateur se trouve à la place d'un otage dans un coffre et assistant à un dialogue hallucinant entre John Travolta et Samuel L. Jackson, jamais, au grand jamais, un réalisateur n'avait osé un film d'1h30 en POV. Et encore moins dans un film d'action comme celui proposé par Ilya Naishuller avec Hardcore Henry. Ce petit bijou sorti en salles en 2015 a régalé plus d'un spectateur. Et pourtant, il n'aura coûté que 2M de dollars.
Au-delà de la technique, cette production propose également des scènes qui restent dans les mémoires. Pour vous resituer le contexte de l'histoire, Henry est ramené à la vie par son épouse, avec une armure bionique lui permettant de réutiliser ses membres, et de vivre, mais avec des capacités hors normes. Akan, un tyran aux pouvoirs psychiques, kidnappe l'épouse d'Henry. Une traque s'ensuit à travers Moscou pour la retrouver. Henry est aidé tout au long de sa quête par Jimmy, un personnage aux multiples visages, et le seul à lui permettre de retrouver sa femme, ainsi que de se venger d'Akan.
L'intronisation d'Hardcore Henry ne s'est pas faite en un jour pour Ilya Naishuller. Le réalisateur moscovite a réalisé deux ans plus tôt, en 2013, le clip Bad Motherfucker pour le groupe Biting Elbows. Ce premier essai a permis au public de se familiariser avec une tentative de quelques minutes en totale POV. Le projet Hardcore Henry a été lancé dans la foulée, et c'est une réussite. Que ce soit au niveau de la bande sonore, des scènes d'action, de parkour, ou même de la scénarisation des dialogues, signés Ilya Naishuller, tout a été calculé au millimètre près pour offrir un résultat plus que convaincant. En imaginant un film d'action uniquement tourné avec des GoPros fixées sur le personnage principal, on imagine très vite le mal de mer monté dans le creux de l'estomac. Il n'en est rien, et c'est une première prouesse à souligner. Du côté des scènes cultes, il en est une en particulier qui nous a marqué à tout jamais. La course-poursuite de voitures entre Henry, aux côtés de Jimmy, face au Red Band et les hommes d'Akan, est d'une incroyable qualité. Il nous a rarement été permis de profiter d'un tel plan-séquence, si ce n'est dans The Raid, le 2 plus précisément, avec une course-poursuite en voiture plus ou moins similaire, et un passage de caméra inouï. Pour ces réalisations telles que Hardcore Henry, on aime se déplacer au cinéma, en prendre plein les mirettes, et ressortir avec un large sourire, tant on a pris une claque visuelle et technique, que pour le fun qui est procuré. Nous vous conseillons de profiter également du making-of, ça vaut vraiment le détour.